Le 11 octobre, le prix Nobel de la paix a été attribué à l’organisation Nihon Hidankyo, pour son combat contre l’arme atomique. Ce mouvement japonais rassemble les survivants (appelés Hibakusha) des deux bombes nucléaires larguées par les États-Unis sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945. L’an prochain sera le quatre-vingtième anniversaire de ces explosions, qui firent en quelques minutes de 100 à 220 000 morts, sans compter les nombreux cas de cancers et leucémies qui ont suivi. Nihon Hidankyo cherche notamment à prévenir la guerre nucléaire par l’interdiction des expérimentations atomiques et l’élimination des armes nucléaires.

Depuis 1901, le prix Nobel de la paix s’est imposé comme le plus prestigieux des prix internationaux, qui honore et soutient financièrement (à hauteur de 900 000 euros) des figures et des mouvements engagés pour préserver ou rétablir les relations de reconnaissance mutuelle entre les peuples et les communautés, aux fins de construire un monde plus pacifié.

L’attribution du prix 2024 à un mouvement de lutte contre les armes nucléaires me semble tout à fait bienvenu. Dans un monde toujours plus dangereux, on ne peut qu’être sensible aux efforts faits pour conduire les grandes puissances à signer des accords de désarmement. Albert Schweitzer et Martin Niemöller (figure éminente de l’Église confessante en Allemagne) s’étaient engagés dans cette voie lorsqu’ils ont compris que si Hitler avait disposé de la bombe atomique, il aurait sans doute emporté une partie de la planète dans son suicide.

Frédéric Rognon, professeur de philosophie, pour « L’œil de Réforme »

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