Ce même jour, en 1955, Rosa Parks, une femme noire de 42 ans, est arrêtée pour avoir refusé de céder sa place à un blanc dans un bus de la ville de Montgomery, en Alabama (États-Unis). Comme d’autres avant elle, elle refuse de se conformer à la politique du separate but equal (« séparés mais égaux ») en vigueur depuis l’arrêt Plessy de 1896.
Ed Nixon, responsable du bureau local de la NAACP (National association for the advancement of colored people), où Rosa Parks travaille comme secrétaire, prend contact avec l’avocat Clifford Durr. Ils font libérer la jeune femme et celle-ci accepte de devenir la figure de proue emblématique du collectif « Montgomery Improvement association ». Le pasteur baptiste Martin Luther King (âgé de 26 ans à l’époque), qui anime ce collectif, lance dès lors le boycott de la compagnie d’autobus. Les noirs de Montgomery choisissent donc jour après jour de marcher plutôt que de prendre l’autobus. Privée de recettes, la compagnie doit rendre les armes et met fin à la ségrégation dans ses autobus. Mais l’affaire n’en reste pas là et prend très vite une ampleur nationale car les dirigeants du mouvement noir font aussi appel auprès de la cour fédérale de l’Alabama afin de clamer le caractère inconstitutionnel de la ségrégation raciale dans les transports publics. Ils remportent une première victoire avec la condamnation de la ségrégation raciale dans les bus par la Cour suprême de l’Alabama, le 5 juin 1956. La décision est confirmée le 5 décembre par la Cour Suprême des États-Unis. Le 20 décembre 1956, enfin assurés de leur victoire, les noirs de Montgomery mettent fin à 381 jours de boycott et remontent dans les bus. Même si depuis quelques temps des initiatives ont initier un mouvement, c’est véritablement le début d’une longue lutte non-violente pour l’intégration des noirs dans la société américaine.
Rosa Parks avait 92 ans quand elle est morte en 2005.