Il y a quelques jours, surprise avec ce titre d’un journal français : « Les islamistes de Boko Haram restaurent l’esclavage au Nigeria. » Ah bon, vraiment ? Parce que l’esclavage avait disparu avant Boko Haram ?
Il est grand temps de secouer les écailles qui obturent la vue des bons esprits qui, depuis leurs certitudes d’occidentaux shootés au «progrès» bisounours, regardent de loin, très très loin, les réalités brutales d’un monde contemporain confronté massivement au trafic d’êtres humains.
Le sort tragique des lycéennes enlevées par les milices islamistes de Boko Haram au Nigeria et vendues comme une marchandise s’inscrit dans une réalité déjà bien ancrée: celle d’un esclavage moderne infra-médiatique, bien moins spectaculaire que celui d’antan (le «commerce triangulaire»), mais communément pratiqué en maints endroits de la planète sur fond d’exploitation de la misère humaine.
Cet esclavage prend aujourd’hui de multiples formes parmi lesquelles on peut distinguer quatre types (qui se recoupent souvent en partie dans la pratique). […]