Les violences que connaît actuellement la Nouvelle-Calédonie mettent à nouveau en péril la dignité de la vie de chaque être humain sur le territoire. Alors que nous prions et appelons à la cessation de la violence, de toutes parts, nous sommes également conscients de la réalité de ce dont nous avons été témoins, non seulement au cours des derniers jours, mais au cours des mois écoulés depuis que le poing du gouvernement français a commencé à se resserrer sur la gorge du peuple kanak, alors qu’il continue de crier du plus profond de son cœur sa propre expérience de la liberté, de l’équité et de la fraternité.
On ne peut ignorer que cette éruption de violence est la manifestation de la douleur, du traumatisme et de la frustration d’une communauté dont les droits autochtones et politiques ont été constamment bafoués par un gouvernement français dont la rhétorique de « nation du Pacifique » est démasquée par ses actions. La situation dans laquelle se trouve la Kanaky Nouvelle-Calédonie est l’expression de l’incapacité politique à prendre en charge l’émancipation du peuple kanak et des communautés présentes sur le territoire et son destin commun. Nous constatons que plus de trente ans après les Accords de Nouméa, la position politique de l’État français ne semble pas avoir évolué et sa neutralité vis-à-vis du processus de décolonisation engagé avec le pays n’est plus respectée.
Le 2 avril, le Sénat a […]