Yasna Cruesmann vient du Sud de l’Allemagne ; elle est pasteure de l’Église évangélique luthérienne en Wurtemberg (Evangelische Landeskirche in Württemberg), au sein de laquelle elle a œuvré pendant huit ans au service de l’œcuménisme et du développement. Elle y était chargée des relations avec l’Amérique latine, ce qui lui a donné une sensibilité particulière à la théologie de la libération, et travaillait notamment à des projets d’éducation, au sein d’une équipe qu’elle décrit comme « multiculturelle ». À l’issue de ces huit ans, elle a décidé de faire un semestre d’études : « une opportunité que donne notre Église, explique-t-elle, aux personnes qui ont plusieurs années de pratique pastorale, pour leur permettre d’avoir un temps de ressourcement et de réflexion théologique ». Elle a opté pour le « certificat Al Mowafaqa pour le dialogue des cultures et des religions ».
Pourquoi avoir choisi le Maroc, et plus particulièrement l’Institut de Théologie Œcuménique Al Mowafaqa ?
Yasna Cruesmann : L’Institut de Théologie Œcuménique Al Mowafaqa est un lieu unique non seulement par sa localisation au Maroc, au carrefour de plusieurs cultures et de plusieurs religions, mais aussi parce qu’il donne l’occasion d’y suivre un cursus au sein d’une communauté d’étudiants venant de plus de vingt pays, notamment d’Afrique subsaharienne ; c’est un lieu d’apprentissage sans équivalent. On voit s’y bousculer tous les thèmes actuels qui nous interpellent le plus : dialogue interreligieux […]