Les réseaux sociaux multiplient les commentaires sur la différence de traitement entre les riches plaisanciers qui voulaient voir de leurs yeux l’épave du Titanic et les centaines de migrants qui avaient quitté la Libye pour espérer un avenir meilleur en Europe. Les premiers ont puisé dans leur argent de poche pour financer leur exploration alors que les seconds ont laissé toutes leurs économies pour embarquer sur un bateau-poubelle. Tous, exceptée une centaine de migrants secourus, ont disparu en mer.
On a tout fait pour sauver les premiers alors que les gardes-côtes grecs et italiens sont soupçonnés d’avoir tardé à recueillir les naufragés de Méditerranée. La vie d’un milliardaire vaut-elle plus que celle d’un migrant ? Philosophiquement non, mais les médias ne font pas de philosophie, ils répondent à la demande et la vérité médiatique est que le sous-marin disparu a plus intéressé les lecteurs que le drame des réfugiés.
Engagement individuel
Dans la double page que nous consacrons au dernier livre de Patrick Chastenet, ce professeur présente la pensée de cinq auteurs – dont trois de culture protestante – qui ont en commun d’avoir un engagement écologique fort et de se réclamer de l’anarchisme. Cette position politique repose sur la suspicion que l’État est structurellement incapable de répondre aux défis posés par la menace climatique. Elle s’accompagne de la conviction que […]