Il existe dans le monde des conflits oubliés qui ressurgissent parfois. C’est le cas du Haut-Karabakh dont nous parlons régulièrement dans Réforme. Ce conflit a des enjeux multiples et très importants pour l’avenir de cette région et des alliances qui se construisent. On pourrait évoquer aussi le conflit au Soudan ou d’autres situations où des vies humaines sont menacées. Rien ne serait pire que de les oublier. Notre humanité passe par une attention aux autres, à tous les autres.
Certaines personnes qui ont été sans domicile fixe et ont connu la mendicité, assis dans un couloir de métro, racontent après coup que le moment le pire est celui où plus personne ne les regarde. On ne les voit même plus. Elles deviennent des oubliées de l’humanité. Elles ne font plus partie de celle-ci. Et il est vrai que l’on s’habitue parfois à ces personnes transformées en fantômes de nos villes. L’oubli, cela peut être aussi l’oubli de l’histoire, notamment de ses tragédies. Le temps parfois efface les traces du passé, par manque de culture mais aussi, dans certains cas, par mauvaise volonté. Nier les différents génocides qui ont émaillé l’histoire, notamment au XXe siècle, est une volonté de truquer l’histoire pour continuer à haïr ou à humilier des peuples.
Un sentiment d’abandon
Dans la Bible, certains textes, comme le psaume 22, repris par Jésus en croix, traduisent le sentiment de l’abandon, d’être oublié, et même […]