L’année 2022 aura sans doute été celle de la prise de conscience des ravages du réchauffement climatique. Plusieurs facteurs y auront contribué. Tout d’abord, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, qu’il n’est désormais plus possible d’ignorer, et leur ampleur défiant parfois l’imagination : c’est le cas des inondations qui ont frappé le Pakistan. Depuis la mi-juin 2022, il a été touché par des pluies de mousson hors-normes qui ont provoqué les pires crues dans le pays en une décennie. Selon l’Autorité nationale de gestion des catastrophes du Pakistan, les inondations ont touché plus de 33 millions de personnes et détruit ou endommagé plus d’un million de maisons. Au moins 1100 personnes ont été tuées par les eaux qui ont submergé des dizaines de milliers de kilomètres carrés du pays. Il faudra des années pour reconstruire les infrastructures détruites (routes et ponts), reloger les populations, relancer les cultures… Une crise emblématique qui a pesé sur l’inscription de la question délicate des « pertes et dommages » à l’ordre du jour de la 27ème Conférence des Parties, la COP 27, qui a réuni en novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte, les États signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Mais face à ces catastrophes frappant tout un pays, d’autres restent moins médiatisées. C’est le cas des inondations qui ont touché les régions du Nord du Cameroun au cours de l’été 2022. Là encore, les effets du réchauffement climatique sont faciles à discerner. D’année en année, les dégâts de ces inondations survenant en cours d’été s’aggravent. Selon une étude du World Weather Attribution, les gaz à effet de serre ont […]