L’actuelle accélération de la crise environnementale s’accompagne d’une intensification de la crise humanitaire. D’après les prévisions de l’ONU, la population mondiale passera de 8,2 milliards aujourd’hui à 9,7 milliards d’ici 2050, avec presque 2 milliards de naissances dans les pays pauvres, en Afrique et en Asie. Des nouveau-nés qui n’ont pour seule perspective de vie que la faim, la violence et la fuite.
Cette explosion des naissances marque l’échec de l’approche actuelle du problème démographique dans le tiers-monde, et notamment en Afrique. Là, au tabou démographique s’ajoute un discours victimaire, qui met en avant une dette climatique et le colonialisme, tout en minimisant l’empreinte écologique des pays pauvres. Mais quand les obstacles sont d’ordre idéologique, aucun argument scientifique n’a le moindre poids, comme en témoigne la campagne antiscientifique menée par Trump et le nataliste Elon Musk, père de quatorze enfants.
S’il est indéniable que les pays pauvres sont les premières victimes du dérèglement climatique causé par les pays riches, il est aussi vrai qu’ils y participent par une natalité non maîtrisée, comme le reconnaissent les parlementaires des quinze pays africains de la Cédéao qui ont signé en juillet 2017, à Ouagadougou, une charte les engageant à « œuvrer pour faire baisser leurs indices synthétiques de fécondité respectifs à trois enfants au plus par femme d’ici 2030 ».
Les sommes inutilement englouties dans la poursuite de l’utopie d’une croissance verte mondiale seraient mieux employées pour tenter de briser le cercle vicieux entre pauvreté et surpopulation, en finançant des mesures sans biais idéologique, comme par exemple la mise en place d’un système des retraites dans les pays pauvres.
Martin Rott, juriste, pour « L’œil de Réforme »