Dans la tradition protestante, et dès les origines au XVIe siècle, les Réformateurs ont réaffirmé le principe fondateur du « sacerdoce universel ». En d’autres termes, tout le monde est « prêtre ». Ce dernier mot signifiant « l’intermédiaire » entre Dieu et l’humanité. Or, pour le protestantisme, nous sommes tous ces intermédiaires, tous appelés à témoigner dans le monde. Et nous sommes tous « laïcs » (étymologiquement, « membres du peuple »). Cette désacralisation des fonctions du prêtre créa une vraie révolution de la compréhension des ministères, c’est-à-dire des services dans l’Église. Et cela, sans doute, demeure une des différences fondamentales entre protestantisme et catholicisme, encore de nos jours. Aux temps de la Réforme, le pasteur, qui, en quelque sorte, remplace le prêtre, n’a plus le monopole du sacré. Il a un ministère particulier, discerné par l’Église. Et surtout il est formé à cela. C’est un théologien, prédicateur qui remet la Parole, et sa transmission, au cœur de la vie de l’Église. Dans la tradition Réformée, il n’a le monopole de rien. C’est un laïc comme les autres, c’est un prêtre comme les autres. Tout « non-pasteur », formé et reconnu par la communauté, peut présider un culte, faire une bénédiction de mariage, des funérailles ou procéder à un baptême. Encore une fois, cela relève du discernement communautaire. Ce n’est pas de l’auto-proclamation. Ce partage des tâches est donc organisé.
Mais alors, si tout le monde peut accomplir toutes les tâches ecclésiales, peut-on se passer des pasteurs ? Certaines Églises issues de la Réforme y ont carrément renoncé, comme, par exemple […]