En avril 2017, notre président promettait la « République exemplaire » car « le principal danger pour la démocratie est la persistance de manquements à la probité parmi des responsables politiques ». Pourtant, en janvier 2025, des personnalités politiques ou économiques condamnées par la justice ou apparaissant dans des procédures judiciaires ont été élevées au grade de chevalier de la Légion d’honneur.
Parmi les promus, on trouve l’ancien ministre Olivier Dussopt, condamné par la Cour d’appel de Paris pour favoritisme dans une affaire de marché public lorsqu’il était maire d’Annonay, l’entrepreneur Stéphane Courbit, condamné en 2024 par le tribunal correctionnel d’Albertville dans une affaire d’urbanisme, l’ancienne ministre Marlène Schiappa, mise en cause par une commission d’enquête parlementaire dans l’affaire du fonds Marianne au sujet duquel le Parquet national financier (PNF) a lancé une enquête judiciaire pour soupçons de « détournement de fonds publics par négligence, abus de confiance, prise illégale d’intérêts », Eric Hazan, associé chez McKinsey, concerné par l’enquête judiciaire du PNF ouverte pour soupçons de « corruption, trafic d’influence, abus de confiance, détournements de fonds publics, favoritisme et recel » sur le financement des campagnes d’Emmanuel Macron en 2017 et 2022.
Comment s’étonner que dans la dernière enquête réalisée par OpinionWay pour le CEVIPOF, 74 % des Français considèrent les élus comme corrompus et n’aient plus confiance dans la politique ? Tous pourris ? Certainement pas ! Mais l’institution judiciaire ne doit pas être la seule à rendre des repères éthiques à ceux qui les ont perdus. L’intérêt général, la citoyenneté et le civisme sont l’affaire de tous, et au premier chef, de celles et ceux qui exercent des responsabilités.
François Belloir, juriste, pour « L’œil de Réforme »