Avant de répondre à cette question, un peu d’historique. Je suis né en 1960 dans une famille chrétienne évangélique qui n’était ni libérale ni ultra-légaliste, mais influencée par le contexte paternaliste de nos Églises. Les femmes étaient cantonnées à l’instruction des enfants, le ménage, la librairie et autres tâches dites secondaires dans l’Église. J’ai grandi, je me suis converti puis j’ai répondu à l’appel pastoral dans ce contexte où les femmes ne pouvaient pas avoir de place quant au chant, la prédication et autres responsabilités dites réservées aux hommes. 

J’adhérais donc à cette prise de position en la défendant et en critiquant ceux qui avaient une conviction contraire. Dès que quelqu’un voulait aborder le sujet, je coupais vite le débat en invoquant des textes bibliques comme 1 Timothée 2 : 12 et 1 Corinthiens 14 : 34. Je m’appuyais aussi sur le fait que mon union d’Églises ne reconnaisse pas le ministère pastoral des femmes. 

Le déclic

En 2008, suite à un changement d’Église et de région, j’ai dû réfléchir et prendre une décision quant à ma position inflexible. Quelques mois avant de prendre la responsabilité de cette Église, le pasteur en charge m’avait prévenu qu’une femme dirigeait la louange. Connaissant mes convictions, elle était prête à se retirer si nécessaire, par respect et soumission. Que devais-je faire ? M’imposer et créer du trouble dans l’Église ou […]