Le résultat du premier tour de l’élection présidentielle cache mal l’exaspération de toute une partie de la population face à la situation économique du pays, et les aspirations d’une jeunesse qui a soif de liberté. Reportage à Antakya, dans le sud du pays.
Appliquer le tampon sous le nom de son candidat, puis plier les bulletins dans la grande enveloppe brune avant de la glisser dans l’urne. En ce dimanche 14 mai, Ipek vérifie encore le procédé auprès de son père. C’est la première fois qu’elle vote et elle tient à s’assurer que sa voix ne soit pas comptée comme nulle à cause d’une maladresse ! Comme plusieurs jeunes rencontrés à Antakya, l’étudiante en médecine est revenue avec ses parents dans cette ville durement touchée par les tremblements de terre, en février, afin d’accomplir son devoir de citoyenne. Pas question de s’abstenir, l’heure est historique ! Ipek ne cache pas son aspiration au changement. De famille musulmane, elle se dit « laïque » et a pris de la distance par rapport aux croyances religieuses. Sa voix est allée à l’opposition, incarnée par Kemal Kiliçdaroglu. Que le candidat de l’Alliance de la nation, coalition de six partis politiques soutenant sa candidature […]