Le rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW) s’intitule “Mon fils est juste un enfant comme les autres”. Et d’après celui-ci, les enfants de jihadistes s’adaptent en majorité bien une fois rapatriés, se sociabilisant comme les jeunes de leur âge. L’ONG a interrogé des proches, parents d’accueil, assistants sociaux et enseignants d’une centaine d’enfants âgés de deux à 17 ans, tous revenus de zone irako-syrienne entre 2019 et 2022 et ce dans les sept pays suivants : Allemagne, France, Kazakhstan, Ouzbékistan, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède. Il en ressort que 89% des personnes interrogées estiment que l’enfant s’adapte “très bien” ou “assez bien“, en dépit des mois passés sous le joug de l’organisation Etat islamique (EI) ou dans l’”horreur” des camps de déplacés du nord-est syrien. Seules 4% de ces personnes indiquent que l’enfant est en difficulté.

“Stabilité”

Par ailleurs, 73% des personnes interrogées affirment que l’enfant se débrouille “très bien” ou “assez bien” en classe, malgré un piètre accès à l’éducation durant leur captivité. Depuis 2019, plus de 1500 enfants sont revenus, selon HRW. Le Danemark, la Russie ou les États-Unis entre autres ont fait revenir la plupart de leurs concitoyens, contrairement à d’autres pays, dont l’Australie, la France ou les Pays-Bas. Les prises en charge varient d’un pays à l’autre. Alors qu’en Ouzbékistan, les enfants restent avec leur mère, en Belgique, en France et aux Pays-Bas par exemple, ils sont immédiatement séparés, la mère étant détenue ou inculpée pour des faits liées à l’EI. En Suède par exemple, les enfants peuvent être placés en observation pendant […]