Fédérer les Français grâce à la beauté de notre langue. L’objectif ambitieux d’Emmanuel Macron a été dévoilée lors de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française le lundi 30 octobre 2023 à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne. Il s’agit du « premier projet dédié à la langue française au monde », assure le ministère de la Culture, relayé par france info.

L’objectif est de faire de ce château-musée une vitrine de la francophonie, dans toute sa diversité. Dans le monde, le français est la langue officielle de 29 pays. Le parcours du musée est donc un périple d’une cinquantaine de destinations francophones qui s’affichent comme dans un aéroport, poursuit france info. Départ à Genève, en Suisse, ou encore de Dakar, au Sénégal et arrivée possible à Victoria, au Canada, avec escale à Port-au-Prince, en Haïti ou à Mata Utu, à Wallis-et-Futuna.

Des expositions immersives

La langue française est présentée aux visiteurs sous trois grands aspects : sa dispersion, son fonctionnement et sa dimension politique. Pour donner à voir et à entendre la langue française, le musée a par exemple choisi de mettre en avant l’humour ou la chanson, en exposant les capacités d’expression des artistes.

Une bibliothèque, conçue comme un « cabinet de curiosités », déroule des grands classiques de la littérature française grâce à des machines à sous ou à des indices. Une autre salle projette à 360°, sous un dôme, différents objets désignés par des mots originaires d’autres langues.

Ce musée immersif a été conçu comme un « château de la francophonie » car il s’agit d’un ancien palais royal. Ouest-France explique que ce palais a été édifié au milieu de la forêt de Retz, et qu’il est devenu le terrain de chasse préféré de François Ier au XVIe siècle.

Un palais royal restauré

Le roi a signé dans ce château de Villers-Cotterêts une ordonnance parmi les plus célèbres de l’histoire française, en 1539. Il a imposé d’écrire dans les actes de justice « en langage maternel français et non autrement », une manière d’officialiser l’usage de la langue française face aux langues régionales.

Le château de Villers-Cotterêts a donc eu son heure de gloire mais il était à l’abandon et à la limite de la ruine lorsqu’Emmanuel Macron l’a visité en 2017. Il a alors promis de restaurer l’édifice et d’en faire un espace de la francophonie. Pris en charge par le Centre national des monuments nationaux, le château a bénéficié de 200 millions d’euros.

Ouest-France décrit une transformation impressionnante : 600 compagnons d’une soixantaine de corps de métiers ont restauré 3 600m² de toiture, 280 fenêtres, 600 m² de pierre de taille… Ce projet présidentiel représentait le plus grand chantier en France après celui de Notre-Dame de Paris.