Dès la deuxième partie du 20ème siècle, un puissant renouvellement théologique et missiologique, dont les Églises protestantes évangéliques n’ont probablement pas encore tiré tous les bénéfices pratiques, a été amorcé : le passage d’une compréhension classique, très ecclésiocentrique, que l’on peut résumer par « L’Église a une mission », à la redécouverte et réinterprétation du concept de Missio Dei (2) » (Mission de Dieu) qui fait dire avec raison que « Dieu a une Église pour sa Mission(3). » Le Dieu trinitaire est l’auteur d’une Mission de salut que le Père a voulue, que le Fils a accomplie et que le Saint-Esprit applique et poursuit. La mission n’est donc pas (seulement) une fonction de l’Église, comme si elle émanait d’elle, mais une réalité ontologique, c’est-à-dire de son « être ». Et c’est cet être permanent qui doit guider le faire, réalité nécessairement flexible, aussi au niveau des formes, si l’Église veut rester pertinente dans ce monde – devenu largement néopaïen après seize siècles de chrétienté(4) – dans lequel Dieu l’a placée.
1. Où trouver de nouvelles ressources pour faire face aux nouveaux défis ?
Ce réinvestissement théologique et missiologique fondamental conduira, en francophonie vers 2010, à faire avantageusement usage du néologisme « missionnel ». L’adjectif « missionnel » n’est pas un simple synonyme de missionnaire. Il s’agit de deux concepts à distinguer nettement. Missionnaire désigne […]