Pour les institutions ecclésiastiques autant que pour l’électorat catholique, Silvio Berlusconi a été un mariage de raison, avant de se muer en solide liaison. Certes, les orages et les dissensions ponctuelles n’ont pas manqué, mais n’ont jamais duré. Du moins, ils n’ont pas remis en question une alliance stratégique, renouvelée presque jusqu’à la fin de l’aventure politique du Cavaliere, en 2014. Un mariage de raison d’abord car, privée de son interlocuteur « naturel » : la Démocratie Chrétienne, suite à l’effondrement du système politique en 1992 et 1993, l’Église catholique italienne a dans un premier temps suivi avec méfiance l’aventure de l’entrepreneur à succès.

Pour sa part, celui-ci se lance tout seul et créé son parti Forza Italia. Il n’avait jamais caché ses intentions de récupérer l’immense électorat modéré de la Démocratie chrétienne, sabordant au passage toute tentative d’offrir un autre barycentre catholique à l’échiquier politique en mutation. Mais, rapidement […]