Fin 2018, nous fêterons les 30 ans de la création du RMI (revenu minimum d’insertion), devenu depuis l’été 2009 le RSA (revenu de solidarité active). Fêter ? Peut-on célébrer la misère ? Cet élan, qui marque pour notre pays un effort de solidarité, mérite d’être valorisé. Nous avions vu arriver au sein de ce parcours d’insertion un nombre impressionnant de foyers insoupçonnés, phénomène qui révélait la dimension cachée de la pauvreté, apparue de façon inattendue sous des formes renouvelées.
Soupçons
Régulièrement, cette démarche de solidarité se voit remise en question. Il y a eu, et il y a, le soupçon selon lequel les allocataires ne feraient pas l’effort d’insertion qu’on « serait en droit d’attendre d’eux ». À ce soupçon s’ajoute la mise en cause plus directe d’une culture de l’assistanat, l’accusation de profiter d’une situation, l’incitation à la fraude comme si elle était un de nos fléaux nationaux. Les pauvres sont devenus, dans certains discours, des profiteurs de la nation, sommés de rendre compte.
La partie aisée de notre pays veut bien faire un effort de solidarité, mais dans l’esprit de beaucoup, il faut […]