Autour de Vincent Lambert immobilisé depuis 2008 sur son lit d’hôpital dans un état pauci-relationnel (EPR, conscience minimale), une famille se déchire devant les juridictions françaises, européennes et onusiennes. Les uns demandent la fin d’un acharnement thérapeutique qu’ils jugent déraisonnable, les autres dénoncent dans l’interruption des soins ce qu’ils qualifient de crime. De cet infirmier psychiatrique de 42 ans, ils ont fait une affaire ultra-médiatisée aux multiples rebondissements. L’Eglise catholique aux plus hauts niveaux, pape et évêques en tête, s’y est engagée en rejoignant ouvertement la croisade des groupes intégristes. La « remontada ».

Intégriste, la famille Lambert l’est dès avant que n’éclate l’affaire, bien avant le traumatisme crânien dont fut victime Vincent Lambert lors d’un accident de la route : le père, le Dr Pierre Lambert, gynécologue, dirige l’association Laissez-les-vivre dans l’Indre, il milite contre l’avortement avec son épouse Viviane, sa secrétaire, puis tous deux descendent dans les rues pour manifester contre le mariage pour tous. Les Lambert sont de toutes les croisades menées par les cercles intégristes radicaux. Ils inscrivent leurs enfants dans un pensionnat administré par la Fraternité sacerdotale saint Pie X, fondée par Mgr Marcel Lefebvre, l’évêque d’Ecône excommunié par Paul VI. Selon le Dr Eric Kariger, l’un des praticiens  […]