Moins d’un an après avoir bloqué des tronçons d’autoroutes pour exprimer leur mécontentement, les agriculteurs lancent ce lundi 18 novembre le « deuxième acte » de leur mobilisation selon Le Figaro. Cette fois, la principale source de tensions est le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et les pays du Mercosur. Cet accord prévoit d’ouvrir davantage le marché européen aux produits agricoles de pays latino-américains tels que le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay, notamment pour le bœuf, le poulet et le sucre, en réduisant les droits de douane. En réponse, l’alliance syndicale majoritaire, composée de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, a appelé à des manifestations ce lundi et mardi, en marge du sommet du G20 au Brésil.

Selon les syndicats, la mobilisation pourrait se prolonger « jusqu’à mi-décembre » et se concrétiser par des rassemblements devant les préfectures ainsi que sur des places ou ronds-points symboliquement renommés « de l’Europe ». Dans le même esprit, des membres de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs projettent d’occuper le « pont de l’Europe », reliant Strasbourg (Bas-Rhin) à la commune allemande de Kehl. Contrairement à l’hiver dernier, les agriculteurs ne prévoient pas de bloquer des autoroutes, mais marqueront leur action en allumant des « feux de la colère », qui seront simultanément embrasés ce lundi soir dans les différents départements.

Emmanuel Macron veut s’opposer au projet

La mobilisation se concentrera principalement sur des actions symboliques, comme en témoigne le déversement de déchets survenu vendredi devant le centre des impôts de Tarascon (Bouches-du-Rhône), rebaptisé pour l’occasion « ambassade du Brésil ». Pour Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, l’objectif est surtout de sensibiliser à la « situation d’urgence », parfois « dramatique », que traverse l’agriculture, plutôt que de « bloquer » ou de « déranger » les Français. Bien que quelques opérations-escargot puissent perturber la circulation, il a affirmé s’opposer fermement à tout recours à la violence. Il a également pris ses distances avec l’appel de certains membres de la Coordination Rurale proposant d’« encercler » ou d’« affamer » certaines métropoles.

L’alliance FNSEA-JA met en avant les mauvaises récoltes, l’émergence de maladies animales et estime que les revendications exprimées lors de la mobilisation de l’hiver dernier n’ont pas été suffisamment prises en compte. Les 70 engagements annoncés par le gouvernement d’Emmanuel Macron tardent à se concrétiser, notamment en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale. Les agriculteurs jugent toujours les normes trop complexes et leurs revenus insuffisants. En déplacement en Argentine avant le sommet du G20, Emmanuel Macron a assuré qu’il continuerait de s’opposer à l’accord avec le Mercosur. Bien que l’ensemble de la classe politique française, ainsi que les agriculteurs, aient rejeté ce projet, la Commission européenne, soutenue par des pays comme l’Allemagne et l’Espagne, semble déterminée à le conclure d’ici la fin de l’année.