C’est un chiffre très préoccupant. Environ 50% des denrées végétales non bio seraient polluées par au moins un résidu de pesticides possiblement dangereux pour notre santé, d’après une étude réalisée par la journaliste à UFC-Que Choisir, Elsa Abdoun, citée par RTL. “Ce qu’on a considéré comme potentiellement dangereux, comme dangereux, dans cette enquête, ce sont les perturbateurs endocriniens, qui vont aller altérer le système hormonal, les cancérigènes, les mutagènes et les pesticides qui peuvent provoquer une baisse de la fertilité”, analyse-t-elle dans l’émission “Nous voilà bien !”
“Et ce qui est intéressant dans ces types de dangers, c’est que certains de ces pesticides peuvent produire des effets, même délétères, à des doses infimes. Donc, même si la plupart du temps, les produits qu’on a regardés étaient contaminés par des doses de pesticides très faibles, en-dessous des plafonds réglementaires, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’effets sur la santé. D’autant plus que, comme il y en a des dizaines (de pesticides), il y a un risque d’effet cocktail, c’est-à-dire de synergie entre toutes ces molécules toxiques”, poursuit Elsa Abdoun, au micro de RTL.
“Des molécules à risques qui ne sont pas interdites”
“L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), reprend la journaliste, quand on regarde bien, elle ne dit pas : ’pas de risque pour le consommateur’. Elle dit : ’risque faible pour l’exposition à certains pesticides’. Donc elle n’est pas aussi rassurante que ce qu’on entend parfois, donc il y a ce problème-là”, remarque Elsa Abdoun. “Finalement, pour moi, la vraie question, c’est comment on en arrive à avoir ce taux énorme de résidus de pesticides potentiellement dangereux, qui amène l’EFSA à ne pas être si rassurante que ça ?”, s’interroge la journaliste.
Cette dernière apporte, auprès de RTL, deux réponses à son interrogation. “D’abord, il y a le fait que beaucoup de ces molécules à risque ne sont pas interdites par la réglementation, parce que le niveau de preuves de danger exigé avant d’interdire en Europe une molécule est très élevé”, avance-t-elle. Ainsi, l’EFSA invoque parfois un manque de preuves de danger, relate la journaliste et dit : “On ne sait pas”. Et cela “suffit à être autorisé”.
Ensuite, “même quand les molécules sont interdites à l’usage en Europe dans les champs, elles ne sont pas forcément interdites dans nos aliments”. Car “elles peuvent persister dans l’environnement”. Tel est le cas “du chlordécone aux Antilles. Et puis, ces pesticides peuvent aussi venir de pays où ils sont encore autorisés, le pays desquels on importe nos aliments”, précise Elsa Abdoun. Pas plus tard que le 23 avril, raconte Le Parisien, les autorités françaises ont rappelé des paquets de pistaches de la marque B&S Cuisine, commercialisée dans les magasins Grand Frais, en raison de “la présence de pesticides en quantité supérieure” aux limites maximales de résidus (LMR) de l’Union européenne.