Ce n’est pas la première fois que Civitas fait parler d’elle. En mai dernier, des catholiques de l’organisation avaient perturbé la tenue d’un concert à l’église Saint-Cornély de Carnac, au point qu’il avait été annulé, rappelle France 3 Régions. Un mois avant, les associations Stop Homophobie et Mousse avaient aussi déposé plainte contre Civitas pour discrimination en raison de l’identité de genre, après l’annulation d’un concert du chanteur Bilal Hassani dans une ancienne église de Metz, souligne RTL. Mais ce n’est pas pour cela que Gérald Darmanin a engagé la dissolution de l’organisation et parti politique catholique intégriste. Le ministre de l’Intérieur a dans le viseur des propos antisémites tenus le 30 juillet dernier, lors de l’université d’été organisée à Pontmain (Mayenne). Dans un post rédigé sur X (anciennement Twitter), il relaie des propos tenus par Pierre Hillard, essayiste adepte des théories complotistes, à l’origine de sa décision, rapporte Le Monde.

Le ministre poursuit en rappelant que “l’antisémitisme n’a pas sa place dans notre pays. Je condamne fermement ces propos ignominieux et saisis le procureur de la République”. Pierre Hillard estime que “la naturalisation des juifs en 1791 ouvre la voie à l’immigration” et ajoute : “Évidemment, si on veut rétablir les lois de catholicité, et qu’on fait du catholicisme traditionnel la religion d’État, peut-être faudrait-il retrouver la situation d’avant 1789.”

Plusieurs griefs

Interrogés par le quotidien, les proches de Gérald Darmanin indiquent : “Nous disposons contre cette organisation de tout un tas d’éléments, d’actions ou de propos, contraires aux valeurs de la République.” Les propos tenus à Pontmain ne sont qu’une partie des griefs reprochés à Civitas. L’institut qui porte son nom est proche de l’extrême droite catholique. En 2016, il avait été reconnu comme éligible au financement des partis politiques. Il avait alors soutenu la candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle de 2022, et a depuis organisé plusieurs actions controversées.