Une mesure qui n’est pas toujours bien comprise, ni vraiment mise en application mais qui peut être plus simple qu’elle n’y paraît. Le blog a recensé pour vous quelques conseils pratiques pour trier et composter les déchets organiques.

Si nous avons l’habitude de trier nos déchets verre et papier depuis des décennies déjà, l’annonce d’une obligation à recourir au compostage des déchets organiques pour l’ensemble des foyers français n’a pas suscité d’enthousiasme. En réalité, la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire de février 2020 fait peser cette obligation sur les collectivités locales, qui sont censées fournir à leurs habitants une solution de compostage, depuis le 1er janvier 2024. Cette mise en place est très progressive et inégale selon les territoires – seul un quart d’entre eux y auraient recours – faute de moyens suffisants mais aussi du fait d’une moindre mobilisation de la population autour de déchets « sales » qui laissent craindre dans les foyers une prolifération d’odeurs ou d’invités indésirables – mouches ou vers… Vraiment pas motivant !

Pourtant, le compostage systématique a un impact direct sur notre environnement.

Pourquoi composter ?

Chaque année, 18 millions de tonnes de déchets organiques placés dans la « poubelle grise », soit environ un tiers de son contenu, sont envoyés dans les décharges ou les usines d’incinération, contribuant ainsi à la pollution et au gaspillage des ressources.

La décomposition des déchets organiques dans les décharges produit du méthane, un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique. A l’inverse, la dégradation naturelle des biodéchets dans un composteur produit un engrais naturel riche en éléments nutritifs essentiels pour les plantes et les sols.

Ce compost améliore la structure du sol, sa fertilité et sa capacité à retenir l’eau, ce qui favorise la croissance des plantes et réduit le recours à des engrais chimiques. Cette production est, qui plus est, entièrement gratuite une fois que l’on est équipé. D’ailleurs, à la campagne, cela fait bien longtemps qu’un coin du jardin est réservé à cet amoncellement de déchets végétaux et ménagers – mais pas n’importe lesquels.

Comment composter ?

La première chose à repérer, ce sont les déchets susceptibles d’être compostés. Il s’agit de tous les déchets organiques putrescibles, provenant de la cuisine ou du jardin : épluchures et fanes de légumes, de fruits, marc de café, laitages, coquilles d’œuf, restes de pain, feuilles mortes, petits branchages…  Toutefois, les règles de collecte peuvent varier d’une collectivité à l’autre (pour les restes de viande ou les essuie-tout en papier, par exemple), il est donc prudent de se renseigner auprès de sa mairie, le cas échéant. Si vous avez un doute, consultez le simulateur en ligne Que faire de mes déchets ?.

Pour composter chez vous, plusieurs solutions sont envisageables :

– Vous avez un jardin : optez pour un simple « tas », à même le sol, ou un bac de compostage extérieur. Certaines municipalités ou agglomérations les mettent gracieusement à disposition. Assurez-vous qu’il est à l’abri du vent et qu’il reçoit suffisamment de soleil.

– Vous êtes en appartement : vous pouvez vous procurer un composteur individuel. Si vous avez un balcon, il y trouvera sa place. Dans le cas contraire, il existe des modèles fermés, ou même de simples bio-seaux qui recueillent le déchets organiques, en attendant d’être déposés dans un collecteur. Certains grands ensembles ou résidences ont fait le choix d’un composteur collectif, dans lequel les résidents apportent régulièrement leurs déchets putrescibles plutôt que des les stocker dans leurs appartements. Sinon, vous pouvez acquérir un lombri-composteur dans lequel, comme son nom l’indique, de petits vers vont se charger de tout le travail.

Le succès de la réalisation d’un compost tient dans son entretien, en alternant matières humides – azotées – et sèches – carbonées, qui doivent ensuite être mélangées pour les aérer. Certains composteurs sont dotés d’une manivelle pour opérer sans se salir.

Dans le jardin, c’est bien entendu plus facile de retourner régulièrement le tas de compost à la fourche. Le compost doit rester humide, quitte à l’arroser. Pour un mode d’emploi encore plus efficace, on vous renvoie au guide de l’ADEME Comment réussir son compost.

Que peut-on en faire ensuite ?

La décomposition entraîne sur plusieurs mois (quatre au minimum) la création d’une matière fine, brune et homogène proche du terreau, qui sent l’humus. Elle peut être recueillie et doit être mélangée à du terreau pour les plantations, ou peut être utilisée comme fertilisant pour les espaces verts communs, les jardinières…

Composter est une habitude qui peut devenir simple mais qui est surtout bénéfique pour l’environnement. En réduisant les déchets, en enrichissant le sol et en contribuant à la lutte contre le changement climatique, le compostage est une solution à la portée de tous pour un avenir plus durable.

Alors, lancez-vous dès aujourd’hui et faites une différence dans votre jardin et dans le monde qui vous entoure !