Ce terme anglais veut dire « s’éteindre ». Il qualifie, par exemple, l’état d ’une bougie, qui, après avoir éclairé de longues heures, n’offre plus qu’une petite flamme qui va diminuant. Le burn-out décrit un épuisement professionnel qui atteint la personne dans tout son être. Elle est comme victime d’un incendie et ses ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur d’elle-même. « C’est tout à fait cela », me dit Simon. Il est là, en face de moi, dans sa chambre d’hôpital. « C’est une grâce, je m’en suis aperçu à temps. Les médecins me l’ont confirmé. Je n’en pouvais plus, je devenais irritable, souffrant de tout et de rien, sans entrain au travail. Vidé nerveusement, je commençais à trembler, avec des douleurs musculaires violentes et des trous de mémoire ». Il a évoqué aussi son sentiment douloureux d’être devenu étranger à lui-même.

« Pourtant je suis un battant, et j’avais tant misé sur ce nouvel emploi ! Je prenais les dossiers chez moi le soir. Il fallait rattraper le retard : je l’ai fait en 3 mois ! Puis structurer, et ensuite former les gens… C’est là qu’a commencé l’épuisement : les personnes formées partaient ou étaient déplacées. Toute mon énergie est alors tombée à plat… » Simon est devenu pensif et son visage s’est soudain crispé, exprimant une douleur venant du plus profond : il m’a reparlé de cette blessure cruelle qui lui a fait quitter son engagement religieux dans sa communauté. Là, maintenant, son burn-out révèle au grand jour l’affaiblissement de ses ressources spirituelles, et par là même lui indique le chemin de la source de la guérison. Ce passage à vide a donné du temps au temps, a permis que s’installe une distance avec le passé, le lâcher-prise est devenu possible et l’idée du pardon a pu alors naître en lui. Le burn-out, une traversée du désert pour les temps modernes.