Une vidéo dépassant 13 millions de vues sur Facebook, une pétition record signée par deux millions de Français en 15 jours, un courrier « ultimatum » transmis au gouvernement sous peine d’une action en justice sous deux mois… Tels sont les ingrédients de la campagne de justice climatique lancée en France par quatre ONG écologistes le 18 décembre 2018.
Judiciaire contre exécutif
Concrètement, Greenpeace France, OXFAM, la Fondation pour la Nature et l’Homme et Notre affaire à tous, associations soutenues par divers collectifs et personnalités (voir laffairedusiecle.net), comptent attaquer l’état français en justice pour « inaction climatique » d’ici mars prochain, via un recours en « carence fautive » qui pourrait mener à un procès¹. Traités (ex : Accord de Paris), textes de lois et données climatiques à l’appui, elles espèrent que la justice établira que l’état est en faute, dans les retards déjà pris sur ses engagements, et la mise en danger de ses populations et territoires ; et qu’une injonction du tribunal contraindra l’exécutif à « rectifier le tir ».
Une responsabilité en débat
Récemment, les écologistes ont gagné des actions similaires à l’étranger (Pays-Bas, Colombie, Pakistan). Mais le manque de mécanismes de sanctions – autres que l’obligation morale pour les gouvernants de « faire mieux » – limite la portée concrète de ces victoires. Reste alors la pression citoyenne et électorale pour provoquer des changements de cap. […]