À 24 ans, Timothée Schuler rêvait de s’immerger dans d’autres cultures. Avec les économies de sa première année de travail comme kinésithérapeute, il s’est offert un billet d’avion de douze vols à travers le monde : « un défi personnel pour me prouver que je pouvais me débrouiller seul. » États-Unis, Pérou, Népal, il avait planifié trois séjours de bénévolat dans des œuvres chrétiennes avant de partir. Le reste s’est organisé au fil du voyage. « À mon arrivée dans chaque pays, le bénévolat me permettait d’être attendu et accueilli. Puis c’était l’aventure, un peu programmée grâce aux conseils des gens que j’avais côtoyés. Je dormais beaucoup chez l’habitant. »

De la cuisine à l’assistance médicale, le Strasbourgeois a touché à tout. « Ce voyage m’a forgé. Aller au contact de gens que je ne connaissais pas est devenu naturel. J’ai développé ma spontanéité. J’ai compris que plusieurs manières de penser peuvent être bonnes. J’ai pris la mesure de la valeur de l’eau potable, de l’accès aux soins, des infrastructures, du privilège de payer des impôts. » Mais s’il a rencontré des personnes « incroyables », il a gardé très peu de contacts.

Depuis, Timothée voyage différemment. « Je n’ai plus besoin de voir mille choses mais de donner du sens humain à mes voyages, de tisser des liens en restant longtemps au même endroit. »