Docteur en droit
Nicole Belloubet est titulaire d’un DEA de droit public. Elle a terminé deuxième en 1992 à l’agrégation de droit public, rappelait L’Obs en 2017, lors de sa prise de fonction au ministère de la Défense. Longtemps professeure des universités, elle a notamment enseigné à Sciences-Po Toulouse. Sa nomination au Conseil constitutionnel le 12 février 2013 a fait d’elle la première femme professeure de droit nommée membre de cette institution.
Une détonante démission
Rectrice de l’académie de Toulouse depuis l’année 2000 après avoir occupé ce poste dans celle de Limoges entre 1997 et 2000, Nicole Belloubet décide de démissionner cinq ans plus tard. Un choix expliqué par son désaccord avec les orientations du gouvernement Raffarin. La haute fonctionnaire trouve qu’elle ne dispose pas de moyens suffisants pour accomplir sa mission comme il se doit. Interrogé par 20 Minutes, Jean-Louis Viguier, ex-secrétaire académique du Snes-FSU, le syndicat majoritaire dans les collèges et les lycées, parle de son choix comme “un acte fort et rare, une forme de courage”. Il ajoute avoir le souvenir “d’une femme engagée, compétente”, “un peu autoritaire, mais à l’écoute”.
Ex-ministre de la Défense
Celle qui donnait des cours depuis son départ du gouvernement a été garde des Sceaux d’Édouard Philippe entre 2017 et 2020. En trois ans, elle a fusionné les tribunaux d’instance et de grande instance. On lui doit aussi la création du Parquet national antiterroriste et le lancement des cours criminelles départementales pour juger les crimes punis de quinze à vingt ans de prison, à la place des assises. “Ambitieuse”, selon les propos de celle qui succède à Amélie Oudéa-Castera à l’Éducation nationale, sa réforme de la justice est qualifiée de “fourre-tout” par ses détracteurs.
L’affaire Mila
Sitôt nommée ministre de l’Éducation, Nicole Belloubet a fait l’objet de vives critiques de la part de la droite et du Rassemblement national. Dans leur viseur, son passage à la Défense, mais aussi l’affaire Mila, en 2020, indique Le Figaro. Après avoir violemment critiqué l’islam, la lycéenne avait fait l’objet d’un déferlement de commentaires haineux et de menaces de mort. D’ailleurs, quatre ans plus tard, la jeune femme vie toujours sous protection policière. Dans un premier temps, sur Europe 1, Nicole Belloubet avait fait le choix de prendre ses distances avec Mila. La ministre avait alors déclaré : “L’insulte à la religion, c’est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c’est grave.” Quelques jours plus tard, elle avait fait marche arrière en déclarant, cette fois, que “l’affaire Mila avait remis en lumière la question du droit au blasphème”. Et d’insister sur le fait que “ce droit existait”.
Droits des femmes
Par le passé, Nicole Belloubet a travaillé sur la question de l’égalité entre les femmes et les hommes. Entre 2000 et 2005 elle a ainsi occupé le poste de présidente du comité interministériel de pilotage pour la promotion de l’égalité des sexes dans les systèmes éducatifs. Dans ce cadre, elle a remis en 2001 un rapport intitulé “30 mesures pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans les établissements scolaires”. Il lui avait été commandé par Jack Lang, qui était alors ministre de l’Éducation nationale.