Dennis Gabor, prix Nobel de physique en 1971, a émis une loi à propos de la société technicienne qui dit : « Ce qui peut être fait techniquement le sera nécessairement. » Cette loi n’a rien de scientifique, mais lorsque nous prenons un peu de recul nous ne pouvons que constater sa vérité. La procréation médicalement assistée (PMA), qu’on appelle maintenant assistance médicale à la procréation (AMP), étend progressivement son champ d’application puisque la loi est en train de la proposer à toutes les femmes qui le souhaitent, au nom de la souffrance de celles qui sont en désir d’enfant.

Dans son avis n° 126 du 15 juin 2017, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) interrogeait cette notion : « Certains pensent que ces désirs pourraient se transformer en vouloir, et, de proche en proche, en une contrainte qui s’exprimerait sous la forme “puisque c’est possible, il faut le faire”. » Un an plus tard, dans son avis n° 129 du 25 septembre 2018, le même CCNE se prononce pour l’ouverture de la PMA à toutes les femmes « notamment pour pallier une souffrance induite par une infécondité résultant d’orientations personnelles ». On peut ici interroger la notion de souffrance qu’il faut distinguer de celle de douleur. Quand j’ai mal au crâne […]