Utilisés par des jeunes pour organiser des “actions” un peu partout en France depuis la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre mardi 27 juin, mais aussi par des groupuscules d’extrême droite, anti-LGBT, etc. les réseaux sociaux sont une nouvelle fois montrés du doigt. Snapchat, TikTok, mais également Telegram retiennent tout particulièrement l’attention des autorités, précise Le Parisien. Certains les utilisent aussi pour lancer des concours, dont le but est de poster les images les plus impressionnantes. De quoi encourager la surenchère.
Mais, comme le rappelle au quotidien Véronique Reille Soult, à la tête du cabinet Backbone consulting, “ces plates-formes ne sont pas à la base du mouvement, mais elles en sont une caisse de résonance”. Et d’ajouter : “La population dont on parle est née avec les réseaux sociaux, qui sont devenus leur façon de s’exprimer pour le meilleur et pour le pire.”
Convocation
Convoqués, vendredi dernier, par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, les principaux réseaux sociaux ont fait des efforts pour supprimer instamment les messages signalés. Ils ont également joué le jeu en identifiant les utilisateurs qui participent à la commission d’infractions.
Si une amélioration a été notée, le week-end a également été marqué par la multiplication des discussions privées et des “boucles” Telegram, elles aussi inaccessibles au public. “Quand vous êtes sur une boucle privée, vous vous sentez intouchable et non identifiable, surtout si vous utilisez un VPN (réseau privé virtuel) ou une carte de téléphone éphémère”, souligne Véronique Reille Soult. Pourtant, mieux vaut maîtriser les propos que l’on y tient. “Ces messages sont protégés par le secret de la correspondance, mais, pour autant, ils ne sont pas à l’abri des réquisitions de l’autorité judiciaire ! Personne ne peut se sentir à l’abri”, avertit Jean-Noël Barrot. Mais identifier un groupe posant problème reste très compliqué.