Que sait-on du projet de service national volontaire voulu par Emmanuel Macron ? D’après différentes sources, le chef de l’État devrait annoncer jeudi 27 novembre la mise en place d’un service militaire remanié, trente ans après sa suppression par Jacques Chirac en 1996. Dans un article du Parisien, divers lycéens ont donné leur avis sur ce retour imminent prévu pour durer environ dix mois et qui commencerait dès 18 ans.
Pour ces lycéens du XIXe arrondissement de Paris, le premier sentiment n’est pas des plus enthousiastes. « C’est pas possible ! Imaginez, je dois renoncer à mes rêves pour aller au front ! On a des projets, nous », s’exclame Elia qui veut intégrer la fac après son Bac. Le retour du service militaire, de ses mots lui « fait déjà très peur ». « Qui nous dit qu’après, il ne sera pas obligatoire comme dans d’autres pays ? C’est flippant », indique cette dernière.
« Ce sont les puissants qui vont nous transformer en chair à canon »
Même son de cloche pour Lucie, âgée de seize ans : « Ça me semble encore loin de nous. Maintenant, faut espérer que ce service militaire, s’il se fait, ne deviendra pas un passage obligé », rapporte la lycéenne. En Isère, devant le lycée du Grésivaudan dans la banlieue de Grenoble, les avis sont tout aussi mitigés. « J’ai peur que ce soit une étape vers un service obligatoire », témoigne Louise. Elle reprend aussitôt : « Là je trouverais ça dégueulasse pour les gens qui ne veulent pas faire l’armée. Ce serait contraindre nos libertés. Pour moi, ça doit rester un choix. »
Auxence, seize ans, se montre lui emballé par la proposition. « Je suis en échec scolaire. Je ne me vois pas aller à la fac, donc le service militaire serait une bonne solution pour découvrir l’armée. » À l’inverse, Nathan, en classe de terminale, se montre le plus critique : « Remettre un service militaire, même volontaire, c’est une façon de dire à des pays comme la Russie : Regardez, on se prépare à se battre. Mais quand on entend un général dire qu’on doit être prêts à sacrifier les enfants du pays, c’est-à-dire nous, ça m’a choqué », lance-t-il. « Encore une fois, ce sont les puissants qui vont nous transformer en chair à canon, comme on a pu le voir dans les cours sur la Première Guerre mondiale. »

