Volkswagen, Fleury Michon, Savencia, le groupe BPCE, etc. Dans son rapport annuel, l’ONG Global Canopy tire la sonnette d’alarme. Après avoir étudié les pratiques de 500 entreprises sélectionnées pour être “les plus à risque d’accélérer la déforestation”, elle s’est aperçue que 40% d’entre elles n’ont “aucune politique” pour contrebalancer les effets de leurs actions sur l’environnement. L’étude a porté sur 350 entreprises consommatrices de matières premières favorisant la déforestation (bois, huile de palme, bœuf, cuir, papier…) et 150 banques et fonds qui les financent, précise La Tribune de Genève.
Dans un communiqué, Niki Mardas, le directeur exécutif de Global Canopy écrit : “En finir avec la déforestation tropicale est crucial pour atteindre les objectifs mondiaux” de protection de l’environnement. Dans son viseur figurent 200 entreprises, notamment, le constructeur automobile Volkswagen, le chausseur allemand Deichmann, mais aussi des groupes agroalimentaires français : Fleury Michon et Savencia. Si le premier n’a pas souhaité faire de commentaires, le second assure acheter uniquement “de l’huile de palme durable” et “s’engage à favoriser les actions collectives menées contre la déforestation liée à la production de soja en Amérique du Sud”.
Peuvent mieux faire
Les institutions financières ne sont pas en reste puisque 92 sur 150 n’agissent pas pour réduire la déforestation, souligne le quotidien suisse. En France, l’ONG pointe notamment du doigt le Crédit Mutuel et le groupe BPCE. Le Crédit Mutuel indiquait cependant dès décembre son intention d’“adopter une politique sectorielle de lutte contre la déforestation” et la publication de règles de financement dès la mi-2023. “Tous les financements qui pourraient participer, directement ou indirectement, à la destruction des forêts, notamment des forêts tropicales irremplaçables”, seront exclus, assurent ses représentants.
En attendant, le rapport de Global Canopy estime que les institutions financières étudiées ont financé à hauteur de 527 milliards de dollars des entreprises sans aucune politique de lutte contre la déforestation. D’autres ont progressé, mais peuvent encore mieux faire. En effet, près de 100 grandes entreprises, dont Danone, LVMH et Unilever, ont mis en place des politiques pour endiguer la déforestation, mais seulement 50% d’entre elles surveillent vraiment leur mise en pratique sur le terrain.
Deux mois après l’accord de Montréal
Les conclusions du rapport ont été publiées deux mois après l’accord “Kunming-Montréal”. Adopté par plus de 190 États sous l’égide de l’ONU pour tenter d’enrayer la destruction de la biodiversité, il vise à protéger 30% de la planète d’ici 2030. Le texte prévoit également de porter à 30 milliards de dollars l’aide annuelle pour la biodiversité dans les pays en développement.