L’accord a été adopté”, a finalement déclaré Huang Runqiu, le président chinois de la COP15, lors d’une séance plénière organisée dans la nuit du dimanche 18 au lundi 19 décembre, rapporte France 24. À l’issue de la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) qui se déroulait à Montréal, au Canada, les pays du monde entier on donc conclu un accord, qualifié par beaucoup d’historique. Un accord pour tenter d’enrayer la destruction de la nature et des ressources indispensables à l’humanité. 

Tout d’abord, l’objectif phare du texte est que “d’ici à 2030, au moins 30 % des zones terrestres, des eaux intérieures et des zones côtières et marines […] soient efficacement conservées et gérées.” Comment ? Grâce à la mise en place “de réseaux d’aires protégées écologiquement représentatifs, bien reliés et gérés de manière équitable” et “tout en veillant à ce que toute utilisation durable (…) soit pleinement compatible avec les objectifs de la conservation”, poursuit le texte, cité par Les Échos. Deuxième point important : l’aide internationale. Ainsi, les pays riches devront fournir “au moins 20 milliards de dollars par an d’ici à 2025, et au moins 30 milliards de dollars par an d’ici à 2030” pour la biodiversité.

“Agir sur les causes en amont”

Par ailleurs, le texte prévoit que “d’ici à 2030, au moins 30 % des écosystèmes terrestres, de mers intérieures et d’écosystèmes côtiers et marins dégradés, fassent l’objet d’une restauration effective.” Car un tiers des terres émergées sont “modérément ou fortement dégradées” par l’activité humaine, estime la FAO. La réduction des pesticides a aussi été actée : dans le détail, l’accord entend “réduire les risques de pollution et l’impact négatif de la pollution de toutes les sources, d’ici à 2030, à des niveaux qui ne sont pas nuisibles à la biodiversité.” Cela signifie “réduire de moitié au moins le risque global lié aux pesticides et aux produits chimiques hautement dangereux.” De même que les pays devront également “prévenir, réduire et travailler à l’élimination de la pollution plastique”. 

Enfin, un mécanisme de planification et de suivi sera mis en place, notent Les Échos — en effet, aucun objectif fixé à l’accord précédent, en 2010 à Aichi (Japon), n’a été atteint à son terme, en 2020. Dans un entretien au journal Le Monde publié le 20 décembre, l’écologue Paul Leadley, qui a conseillé les négociateurs de cette COP15, estime qu’il y a “des choses très positives, d’autres moins.” “Le cadre adopté à Montréal contient des éléments forts sur les causes directes – les espèces invasives, les pesticides… –, mais il faut aussi agir sur les causes en amont, notamment la surconsommation et la production, explique-t-il. Et là-dessus, il y a très peu d’éléments chiffrés, sauf un sur les subventions néfastes pour la nature.”