Entendu dans le train… Deux jeunes parlaient de leur vie. L’un d’entre eux a prononcé cette phrase : « Quand j’aurai décroché ce boulot, je serai enfin heureux ! » Ne disons-nous pas la même chose avec d’autres mots, d’autres attentes ? « Quand j’aurai fini mes études, quand j’aurai rencontré l’âme soeur, quand j’aurai construit ma maison, quand j’aurai mis au monde un enfant, quand j’aurai résolu tel ou tel problème, quand je serai guéri, quand je serai riche, « Quand je serai en vacances, quand j’aurai ma retraite … je serai enfin pleinement, totalement HEUREUX ! »
En somme, un bonheur décliné au futur, un bonheur pour demain. Sentez-vous la contradiction interne de ces propos ? Remarquez-vous le paradoxe du « bonheur à venir » ? Baser notre bonheur sur un avenir hypothétique et aléatoire – nul ne sait ce que ce dernier nous réserve – c’est courir le risque d’amoindrir et de noircir le présent, de vivre dans demain et non pas dans aujourd’hui. C’est entretenir, voire augmenter, notre insatisfaction actuelle. C’est surtout passer à côté de multiples petits bonheurs cachés dans le présent.
Car voyez-vous, si nous n’arrivons pas à être heureux ici et maintenant, nous ne le serons pas demain non plus. Il y a aura toujours un autre manque à combler, un autre désir à assouvir, la quête sera sans fin. Le bonheur n’est pas dans l’avoir, il est dans l’être. Le bonheur n’est pas dans « demain », il est dans « aujourd’hui ». L’apôtre Paul l’avait déjà compris (et les philosophe de son temps aussi). On peut dire ce qu’on veut sur cet apôtre souvent mal compris. Ici, il nous donne une belle leçon de savoir-vivre au présent, un enseignement du bonheur pour aujourd’hui. A ses amis de la ville de Philippes, il écrit : « J’ai appris en toutes circonstances à être content avec ce que j’ai. J’ai appris à vivre dans l’abondance, mais j’ai aussi appris à vivre dans le dénuement. » (Philippiens 4.12-12).
Vis aujourd’hui, sois heureux aujourd’hui !