Avec le départ de Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron se retrouve sans majorité claire ni cap politique évident. Et maintenant… que va-t-il faire ? Comme dit la chanson ! Le président de la République est au pied du mur. Il peut, certes, surseoir et nommer un nouveau Premier ministre. Mais on ne voit pas lequel, ni bien sûr avec quelle majorité : le bloc des députés qui le soutiennent et que l’on appelle central est disloqué, les Républicains se rangent dans l’opposition, tandis que ce qu’il est convenu d’appeler « Les oppositions » vont se sentir le vent plus qu’en poupe.

Le président de la République face à des choix cruciaux

Emmanuel Macron ne dispose plus que de deux options : dissoudre de nouveau l’Assemblée nationale, ou démissionner. Chacun pressent qu’il choisira la première, soucieux de préserver ce qui reste de son mandat, de parer aux échéances internationales – financières autant que militaires – auxquelles nous devons faire face. Mais le résultat plus qu’incertain d’une telle échéance électorale pourrait le contraindre, un jour ou l’autre, à se résoudre à la seconde option. L’intérêt du pays parfois ne se conjugue pas avec les calculs individuels.

La crise politique, reflet d’une culture du conflit à la française

On peut déplorer que notre pays s’offre une telle crise, alors même que la guerre est à nos portes. Faut-il encore incriminer la culture typiquement française du conflit ? « Les conflits ne sont pas propres à l’histoire de France, écrivait Jacques Julliard dans une remarquable histoire de la France dirigée par André Bruguière et Jacques Revel. Ce qui, en revanche, paraît bien être la particularité nationale, c’est la tendance à prolonger indéfiniment ces conflits, en leur conférant un statut quasi métaphysique, de sorte que la moindre querelle à propos de la Constitution ou de l’organisation scolaire donne lieu à des joutes philosophiques où s’affrontent le Bien et le Mal, la Vérité et l’Erreur, le Jour et la Nuit, le Passé et le Présent. » Ces lignes, parues voici déjà trente-cinq ans, n’ont pas pris une ride.

Qu’on s’en réjouisse ou qu’on s’en offusque, il est probable que c’est de cette façon que les Français conçoivent le politique, autrement dit l’organisation du pouvoir au sein de notre société.

NB : cet article continuera à être enrichi au fil de la journée