Programmée dans le cadre de la commémoration de la reprise des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège, la visite de Jean Castex prend une autre dimension depuis que les conclusions du rapport Sauvé ont été rendues publiques sur les abus sexuels dans l’Église catholique de France.
Aussi, il se pourrait qu’il ne soit pas uniquement question de diplomatie dans la bibliothèque du pape, lundi 18 octobre, où sera reçu le Premier ministre. Comme le souligne Le Figaro, celui-ci sera accompagné de Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Cultes, et de Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.
Si Jean Castex n’est pas un pratiquant, il a été longtemps pensionnaire du lycée catholique Notre-Dame-de-Garaison, dans les Hautes-Pyrénées. En raison du séisme provoqué par la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), et pas uniquement au sein de la communauté catholique, le sujet de la pédocriminalité pourrait s’inviter lors de la rencontre. D’ailleurs, le 6 octobre, le pape avait dit sa “honte”. Même considérée comme classée depuis le 12 octobre et la rencontre entre Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques, et Gérald Darmanin, la polémique sur le secret de confession pourrait aussi faire l’objet d’un débat. Car, comme le rappelle le quotidien, le pape aime se forger une opinion personnelle.
Remise d’insignes
La rencontre devrait durer trente minutes et s’annonce bien remplie. D’autant que la visite est motivée par le centenaire de la reprise des relations diplomatiques entre la France et le Vatican. Relations décrites comme très bonnes actuellement, même si la loi sur le séparatisme et celle sur la bioéthique font grincer des dents, du côté de Rome. La première est perçue comme un durcissement de la laïcité ; la seconde est contraire à la vision chrétienne de l’homme.
Malgré ces petits désaccords, Jean Castex remettra les insignes de commandeur de l’ordre de la Légion d’honneur au cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, ajoute le quotidien. Considéré comme le Premier ministre de l’Église catholique, l’Italien, francophile et francophone, est aussi le bras droit du pape François.