Face à ce dernier ennemi invisible, le défilé des contradicteurs et des colères n’a jamais cessé, ni même ralenti. Des médecins harassés convaincus qu’il faudrait confiner davantage ou pas du tout, des acteurs culturels qui crient au scandale et au mépris, des restaurateurs en totale déprime, les plus jeunes qui n’en peuvent plus des restrictions et les bravent, les graves troubles de santé mentale des étudiants, la précarisation de pans entiers de la société française… Certes, les tergiversations et autres flottements délétères des autorités publiques contribuent à la montée aux extrêmes des colères. Mais pourquoi autant d’invectives quotidiennes des responsables politiques et de condamnations définitives ? Sans évoquer l’orchestration du tout par les médias télévisés devenus de véritables « entrepreneurs de colère ».
C’est un fait, la modération n’est pas pour demain. Et pourtant face à tant d’incertitudes sur cette pandémie et ce virus, n’y aurait-il pas un « devoir d’hésiter » selon le mot d’Albert Camus ? La force de l’incertitude actuelle et la complexité des maux qui nous accablent doivent nous obliger à […]