Il y a quelques années, j’ai eu le privilège d’assister à une ordination à Notre-Dame de Paris. La cathédrale était impressionnante, les grandes orgues majestueuses, la foule recueillie, l’archevêque magnifiquement vêtu, la liturgie parfaitement réglée, l’encens diffusait une odeur de recueillement et l’homélie sur le sens de la vocation était intelligente. Mes yeux et mes oreilles, mon odorat et ma réflexion étaient convoqués. J’étais impressionné par la célébration qui ne manquait pas de susciter une certaine émotion religieuse, mais au fond de moi, une petite voix me disait de me méfier.
« Où est le Christ dans cette cérémonie ? Quel est le rapport entre le charpentier de Nazareth qui n’avait pas une pierre où poser sa tête et cette solennité sublime ? Quel regard celui qui s’est opposé à toutes les autorités religieuses de son époque porterait-il sur cette manifestation admirable ? Que penserait celui qui n’a cessé de contester le Temple de Jérusalem de cette cathédrale magnifique ? » Je ne doute pas que le Christ des Béatitudes était présent dans le cœur des hommes qui officiaient, mais la filiation entre le prédicateur aux pieds nus du Sermon sur la montagne et cette célébration ne […]