Dans la plupart des pays, nous dit la revue Le Grand Continent du 21 octobre dernier, « la part des recettes publiques consacrée aux paiements d’intérêts ne cesse de croître : au Canada, les intérêts de la dette fédérale absorbent près d’un quart des recettes de l’impôt sur le revenu en 2024 […]. En France, [..] le remboursement des intérêts de la dette pourrait atteindre 72 milliards d’euros en 2027 contre 46 milliards en 2024. » 

Mais… comment oublier que ces mêmes États débiteurs, au moment de la crise financière de 2008 où ces mêmes banques et marchés financiers étaient au bord de la banqueroute, prêtaient des sommes considérables à taux zéro voire négatif, via les banques centrales (émanations des États), pour sauver ces banques et marchés financiers qui vampirisent maintenant nos finances publiques. Un cercle non vertueux… 

Ne serait-il pas de notre responsabilité éthique de peuple, au sens du contrat social de Rousseau, d’interroger en transparence nos dirigeants auxquels nous confions notre liberté, afin qu’ils assument les conséquences de leurs actes et que cesse ce système de dupes ?

Dieu n’a jamais cautionné la duperie, et, comme croyants, n’est-il pas de notre devoir de la dénoncer dès qu’elle advient ? Sans oublier que celui qui nous dit « c’est plus compliqué que cela » risque de faire partie des mêmes qui veulent pérenniser ce système injuste. 

Pas besoin d’être révolutionnaire pour vouloir que ça change… la planète et l’humanité n’en peuvent plus. Aussi vaudrait-il mieux s’y atteler rapidement entre gens raisonnables… plutôt que d’attendre que les révolutionnaires ne le fassent dans la violence ou la démagogie, ce qui revient au même.

Emmanuel Argaud, pasteur, pour « L’œil de Réforme »

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