Face aux bruits du monde, il devient urgent de se réfugier dans un certain silence.
Votre envoyée spéciale sur le front de la bonne humeur et du positivisme à toute épreuve est encore mise à rude épreuve ces derniers temps. Je tergiverse depuis quelques jours entre la rédaction d’un article bien motivant du style « 10 techniques pour prendre les actualités du bon côté – youpla-boum » et un thème totalement déconnecté de la réalité (la pêche à la mouche, l’opposition entre le bio et le circuit court, l’upcycling dans la mode…) mais qui tendrait à prouver que je fais peu de cas du marasme ambiant qui est reparti à la hausse. Car c’est un fait, la santé mentale des Français ne s’est jamais aussi mal portée.
La Russie, l’Ukraine, la guerre, la menace atomique… Franchement, ça commence à faire un peu beaucoup, après deux ans de Covid. Si quelqu’un joue avec nos nerfs, là-haut, il serait vraiment temps de se calmer ! Pour autant, le sérieux des questions qui sont en jeu interdit d’y opposer une pirouette amusante. Et dans le même temps, on ne peut pas vraiment céder au découragement, ni laisser gagner l’impuissance ou le désespoir.
Or nous sommes à nouveau soumis à des stimuli anxiogènes, et qui n’épargnent personne. Mon fils de 19 ans débarque dans la cuisine en me faisant remarquer que, pour échapper à un orage nucléaire qui s’abattrait sur Paris, il nous faudrait au mieux, nous trouver à Toulouse. Que lui répondre, entre la préparation de deux croque-monsieur ?
Ah oui, tiens, c’est marrant…
Mais non, c’est impossible !
Prends ton sac, on part maintenant.
Toulouse…mais dans quel état ? (Je crois que je préfèrerais en finir tout de suite, restons tous ensemble à Paris)
Ketchup ou moutarde dans ton croque-monsieur ?
Et tout en laissant les mots se bousculer dans ma tête, sans qu’aucun son ne sorte de ma bouche, je réalise que depuis deux ans sa vie étudiante est plus que bouleversée, et me demande, si j’étais à sa place, comment je vivrais tout cela…
Dès qu’on arrive sur la moindre chaîne de télévision – et ne parlons pas de Twitter ni Google Actualités – c’est un déluge de nouvelles catastrophistes et d’images déchirantes. Tout s’enchaîne à nouveau dans un délire entre stupéfaction, révolte, tristesse, conscience, engagement, complotisme, solidarité, héroïsme…
Cloués derrière nos écrans, que pouvons-nous faire, à part contribuer à l’aide matérielle de ceux qui quittent de force leur pays ? Une action si petite et dérisoire que nos efforts de colibris vaillants s’épuisent. Et de nous sentir à nouveau tiraillés, inquiets autant pour les autres que pour nous-mêmes, las, dépassés, assommés…
Au secooooours, j’ai besoin de silence !
Je ne veux plus entendre décortiquer les menaces, le malheur, ni les scénarios hypothétiques. Je me fiche de l’avis de la boulangère ou de ce copain bien placé, et détenteur d’informations de première main.
J’ai pris de la distance.
- J’ai coupé la télévision et limité mes accès aux autres médias.
- Je me suis réfugiée dans la lecture, le dessin, l’écriture, qui restent mes moyens de ressourcement les plus accessibles et les plus puissants.
- J’écoute de la musique, et des podcasts.
- Je me suis calée sur des séries légères (comment ai-je pu ignorer si longtemps The Office, ce chef-d’œuvre de la vie de bureau avec Steve Carell ?).
- Je prie, je fais un peu de méditation, et parfois juste rien du tout : je m’assieds et j’écoute le silence pendant cinq minutes.
- Je marche seule dans la rue en regardant les nuages.
- Je vois quand même mes amis, parce que nous avons absolument besoin de bons moments partagés, mais j’esquive toute conversation – et encore plus tout débat – sur le Covid, le monde, la Bourse, les élections…
- J’ai besoin de rentrer dans ma grotte pour me retrouver et refaire mon énergie physique, mentale, émotionnelle. Peut-être avec l’espoir de savoir ensuite quoi faire – mais pour l’instant, c’est très brumeux dans mon esprit.
Au quotidien, j’essaie d’être juste dans mon travail. C’est tout.
Et en parcourant ce blog, je vous grapille malgré tout quelques articles passés, qui pourraient peut-être vous faire du bien.
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