L’édito de la rédaction. Face à la pandémie, il faut «annuler Noël», préconisait un médecin début novembre sur un plateau télévision. Les autres années, ces propos n’auraient pu être tenus que dans la bouche d’un méchant de téléfilm.

Face à la pandémie, il faut « annuler Noël », préconisait un médecin début novembre sur un plateau télévision. Les autres années, ces propos n’auraient pu être tenus que dans la bouche d’un méchant de téléfilm de début d’après-midi de décembre. Ou dans celle du Grinch, croque-mitaine à poils verts, incarné en 2000 par Jim Carrey.

Fin septembre, Esther Duflo et son mari Abhijit Banerjee, co-lauréats du prix dit Nobel d’économie en 2019 proposaient une solution pour permettre de « sauver Noël ». Ils suggéraient un confinement pendant la période censé permettre ensuite les rassemblements familiaux autour de cette fête ô combien importante dans nos pays, et pas uniquement pour les chrétiens.

L’idée, pas si saugrenue, avait largement été raillée avant que la réalité du virus ne rattrape les moqueurs. La pandémie est bien présente. Partout en Europe, les gouvernements durcissent les mesures pour faire face à cette deuxième vague dont la durée dépasse largement le temps de l’Avent.

Maladresse ou provocation ?

Il faut annuler Noël. Cette simple phrase est elle-même une maladresse ou une provocation, même si l’idée principale est comprise. Elle interroge sur une société pour qui le spirituel et les liens sociaux et familiaux doivent […]