François Bayrou propose de scinder le projet de loi sur la fin de vie en deux volets distincts : l’un consacré au renforcement des soins palliatifs, l’autre à l’instauration d’une aide à mourir. Le Premier ministre s’est exprimé sur le sujet ce lundi 27 janvier sur LCI, alors que cette initiative suscite des critiques, y compris au sein de sa propre majorité. Justifiant sa position, le président du MoDem, opposé à l’aide à mourir, explique : « Si deux sujets sont examinés, il faut pouvoir voter sur chacun d’eux séparément si on le souhaite ». Et d’ajouter : « Ce n’est pas la même question ».
Le Premier ministre insiste sur la nécessité de dissocier les deux volets du projet de loi, estimant que l’aide à mourir soulève « des débats de conscience extrêmement forts », tandis que les soins palliatifs relèvent non pas d’un droit, mais d’ un « devoir » pour la société et le système de santé, qui garantit une assistance adaptée. Il assure toutefois que cette séparation ne vise pas à « retarder » l’adoption des mesures et entend rassurer ceux qui craignent que l’aide à mourir soit mise de côté. « Je suis absolument décidé à ce que les deux questions puissent être examinées au Parlement », affirme-t-il.
Une division dans son propre camp
À ce stade, le gouvernement refuse de fixer un calendrier parlementaire pour la fin de vie ou d’autres textes législatifs tant que le budget n’est pas adopté, a indiqué la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas. En proposant de scinder le projet de loi, François Bayrou répond aux attentes des opposants ou sceptiques à l’aide à mourir, principalement situées à droite de l’échiquier politique. Cependant, cette séparation suscite la désapprobation des partisans de la mesure, à l’image de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et d’Olivier Falorni, rapporteur du projet de loi examiné l’an dernier.
Ce mardi, près de 200 socialistes et macronistes ont rédigé une lettre à François Bayrou pour lui demander de ne pas diviser le projet de loi en deux, quelques heures avant son entretien sur LCI, selon Le Parisien . Leur message : « La question de la fin de vie est un sujet qui appelle des décisions courageuses et respectueuses des attentes des citoyens ». Parmi les signataires, Olivier Falorni, rapporteur du précédent projet de loi annulée par la dissolution en juin dernier a déposé une proposition de loi au début de la législature. Il plaide depuis longtemps pour une évolution législative sur ce sujet.
Un rapport à la vie imprégné de foi chrétienne
Au-delà de sa prise de position politique, François Bayrou a partagé ce lundi ses convictions personnelles. Évoquant son père, décédé tragiquement dans un accident, le Premier ministre a parlé de son rapport à la mort, profondément influencé par sa foi chrétienne assumée.
« Beaucoup des êtres que vous aimez vous sont arrachés. Et ces être-là, ils vous façonnent. J’ai souvent dit que pour moi, la mort n’existait pas… Moi, je ne crois pas que les morts soient morts ». Ce sont par ces mots que François Bayrou a partagé son rapport à la mort, imprégné de sa foi chrétienne. Le chef du gouvernement a ainsi ajouté : « Je crois à la vie… Je crois que ceux qui sont de l’autre côté continuent à avec nous quelque chose comme une relation ».