François Fillon, candidat à l’élection présidentielle de 2017 pour le parti Les Républicains, était l’invité lundi 3 avril de la Fédération protestante de France. La rencontre était animée par Réforme.
Les questions de François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France :
Le protestantisme ne confond pas politique et morale. Mais il sait combien les hommes sont faillibles et même pécheurs (un terme que vous connaissez, qui dit quelque chose du rapport humain à Dieu). Toutefois, la politique et l’éthique ne peuvent s’ignorer l’une l’autre, comme deux sœurs jumelles qui se chamaillent sans cesse. L’exemplarité d’une part, certains choix politiques d’autre part engagent des valeurs, traduisent des convictions. Pouvez-vous nous dire quelque chose à propos de ce rapport critique, toujours difficile mais réel entre éthique et politique, qui soit audible non seulement par les chrétiens, mais par l’ensemble des citoyens ?
François Fillon : Je ne vais pas aller par quatre chemins. Vous me posez cette question parce que cela fait deux mois et demi que je suis sur la sellette sur ces questions. Je veux de nouveau récuser l’accusation lancée contre moi d’avoir employé mon épouse de façon fictive et je vous dis que la justice finira par reconnaître mon innocence. Une telle accusation, dont je considère qu’elle a été largement orchestrée – je n’ai pas à m’étendre sur ce point devant vous ce soir – correspond à des habitudes, à des pratiques qui […]