C’est au petit matin, vers 7 heures, que les cris et sifflets “ont bousculé le réveil des exilés”, raconte Libération. Mardi 16 novembre, près de 250 policiers et gendarmes ont été mobilisés autour du bidonville de la Sècherie, à Grande-Synthe (Nord), pour démanteler un camp qui, ces dernières semaines, avait pu rassembler jusqu’à 1.500 personnes. Elles sont toutes candidates pour se rendre au Royaume-Uni, et la majorité sont des Kurdes d’Irak, rappelle le quotidien.

Les tentes ont été “démontées à la va-vite sur le bitume mouillé, couvert de boue” et, “à intervalles réguliers”, des CRS ont encerclé le camp, décrit Libération. “Comme en décembre, les mêmes images. Les tentes des personnes exilées sont d’abord découpées au couteau par les équipes de nettoyage pour ne pas être réutilisées, avant d’être embarquées”, a déploré sur Twitter le photojournaliste Louis Witter, présent sur place depuis plusieurs semaines et cité par Le Monde.

“Un cercle vicieux”

“Sur mon instruction, les forces de l’ordre procèdent à l’évacuation du campement illicite de migrants à Grande-Synthe ce matin. Merci aux policiers et aux gendarmes mobilisés, ainsi qu’aux agents de la préfecture du Nord qui assurent leur mise à l’abri”, a tweeté, quant à lui, Gérald Darmanin, le jour du démantèlement. Lequel a par ailleurs “permis l’interpellation de treize trafiquants de migrants”, a indiqué le ministre de l’Intérieur. Pendant le démantèlement, des familles, avec des enfants et des nourrissons, ont été évacuées et conduites jusqu’à des cars et à 14 heures, 663 personnes ont été mises à l’abri, reprend Libération. D’après la préfecture du Nord, elles doivent être emmenées dans des centres “où des places d’hébergements ont été identifiées dans le Nord et d’autres régions”.

“Les personnes sont escortées pour monter dans les bus, sans qu’aucune explication ne leur soit donnée. Elles ne savent pas vraiment où elles vont, et elles ne sont pas informées de leurs droits et des différentes possibilités, ce que nous déplorons”, s’est inquiétée l’association d’aide aux migrants Utopia 56, citée par le quotidien. Pour sa part, le maire de Grande-Synthe a déclaré qu’il “faut trouver une solution pour ces gens-là, d’autant que nous allons arriver en hiver. L’État les empêche de prendre la mer et l’État les empêche de rester ici, c’est un cercle vicieux.”