Alors que les élèves de terminale recevaient les résultats du baccalauréat dans la matinée, les contrôleurs aériens se sont lancés dans une deuxième journée de grève le vendredi 4 juillet 2025. Près de 1 000 vols avaient dû être supprimés la veille, qu’ils soient en partance ou en direction de la France, selon 20 Minutes et l’AFP. Les différents aéroports français ont été touchés de façon disparate jeudi 3 juillet alors qu’environ 10 % du nombre total de vols ont dû être annulés.

En cette période de grands départs et de premiers jours des vacances scolaires estivales, les vacanciers sont quelque peu remontés face à ce que le Premier ministre François Bayrou assimile à une prise d’otage des Français. « C’est prendre en otage les Français que de choisir le jour où tout le monde part en vacances pour faire une grève du contrôle aérien », s’est ainsi indigné le chef du Gouvernement.

Les aiguilleurs du ciel demandent plus d’effectifs

Deux syndicats minoritaires de la branche des contrôleurs aériens sont à l’initiative de ce mouvement de grève, le SNCTA, premier syndicat du milieu, n’y prenant pas part. Avec respectivement 17 % et 16 % des voix aux précédentes élections de la profession, les deuxième et troisième syndicats d’aiguilleurs du ciel que sont l’Unsa-Icna et l’Usac-CGT demandent à ce que les effectifs soient revus à la hausse et que les conditions de travail soient améliorées.

Libération rapporte que, selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), 272 contrôleurs aériens étaient sur le pont jeudi 3 juillet afin de manifester leur mécontentement, ce qui représente 26,2 % des effectifs totaux. Les syndicats dénoncent également « un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés », ainsi qu’un « sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l’été ».

Des centaines de milliers de passagers impactés en Europe

Le bilan de ce deuxième jour de grève devrait être plus lourd que celui du premier, qui avait déjà vu 933 vols être annulés d’après les chiffres de la DGAC. Ce sont donc des centaines de milliers de passagers qui sont et ont été impactés en raison du ras-le-bol des aiguilleurs du ciel, près de 300 000 entre jeudi et vendredi selon les estimations. À Paris, les aéroports de Roissy et d’Orly ont connu un taux d’annulation de vols à hauteur de 25 %, toujours selon Libération, tandis que le troisième aéroport de l’Hexagone, celui de Nice, a été bien plus durement frappé avec 50 %. Pour la journée de vendredi, ce chiffre devrait atteindre 40 % dans les aéroports de la capitale alors que la DGAC a demandé aux compagnies de réduire leurs programmes de vols dans cette proportion.

Si les vols long-courriers d’Air France n’ont pas été affectés jeudi, la compagnie a précisé avoir dû elle aussi « adapter son programme de vols ». Alors que des centaines d’avions restent cloués au sol le 4 juillet, ce n’est pas seulement l’Hexagone qui s’en trouve lésé. Airlines for Europe (A4E) a calculé de son côté un probable total de vols supprimés à 1 500 au cours des deux journées de mouvement des contrôleurs aériens français. L’association, qui représente 70 % du trafic aérien du Vieux Continent, juge leur démarche inacceptable.

« Cette grève est intolérable. Le contrôle aérien français est déjà responsable des retards parmi les pires en Europe, et maintenant, les agissements d’une minorité d’aiguilleurs du ciel français vont perturber les projets de vacances de milliers de personnes en France et en Europe », a asséné Ourania Georgoutsakou, directrice générale de la plus grande association de compagnies aériennes de l’Union européenne (UE).