« Ils sentaient mauvais […] ils transpiraient l’alcool dès le matin […] presque tous obèses ». Ces propos rapportés par François Ruffin dans son dernier ouvrage, Ma France en entier, pas à moitié, sont l’œuvre de Jean-Luc Mélenchon. Ils auraient été tenus lors de la campagne électorale de ce dernier face à Marine Le Pen à Hénin-Beaumont. 

La charge de François Ruffin ne manque certes pas d’intention politique, ni de volonté de nuire. Mais, tout de même, quel incroyable mépris pour cette population du nord de la France ! Passe encore que la stratégie du leader de la France insoumise soit de conquérir les banlieues et la jeunesse, mais comment prétendre barrer la route à l’extrême droite et se poser en défenseur du peuple après ça ?

Dans le même temps, les enquêtes sur le vote pour le Rassemblement national lors des dernières législatives montrent qu’il n’est plus question pour ses électeurs de vote sanction. Ce parti bénéficie aujourd’hui d’un véritable vote d’adhésion. Pourquoi ? Entre autres, parce que « le statut de parias, l’hostilité, le mépris de classe ou intellectuel dont sont victimes les représentants du RN renvoient à ce qu’eux vivent également à leur niveau », comme l’explique Jérôme Fourquet, sondeur et analyste politique.

Un dédain ou une morgue pour ces femmes et ces hommes du Nord en difficulté qui fait mal. Loin, très loin de ces paroles de Jésus : « Voyant la foule il fut ému de compassion pour elle parce qu’elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n’ont point de berger » ( Matthieu 9, v.38).

Jean-Luc Mouton, journaliste, pour « L’œil de Réforme »

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