Être antiraciste, c’est dénoncer la situation sociale qui entraîne des discriminations quotidiennes (emploi, logement, police… etc.). Le racisme n’est pas une position de l’esprit, mais une disposition inscrite dans un système social déterminé. Et ne pas subir ces discriminations à cause de la couleur de sa peau – blanche – c’est un privilège associé à la notion de pouvoir. Aux États-Unis, depuis les années 1980, se sont développées les Whiteness Studies. Cette notion était née aux USA un siècle plus tôt, mais elle a été revivifiée par les féministes qui ont dénoncé la position privilégiée des hommes blancs.

L’auteure de ce livre Histoire des Blancs n’est pas issue du département de ces Whiteness Studies, mais une universitaire de Princeton spécialiste de l’histoire des États-Unis, et jusqu’ici plutôt des Afro-Américains. Ce livre ne concerne, sauf les quatre premiers chapitres, que les Blancs américains. Il est écrit dans un style alerte et allie à une grande érudition le sens de l’humour.

L’auteure constate qu’aux États-Unis être noir signifie avoir été esclave. Donc être blanc serait de ne jamais l’avoir été, ce qui est complètement faux, puisqu’il y a eu des esclaves blancs dans l’Antiquité et une bonne partie du Moyen Age (c’est l’objet des quatre premiers chapitres) […]