À l’heure où l’intelligence artificielle se développe toujours plus, les manières de l’utiliser en médecine se diversifient tout autant. Une étude publiée le 17 septembre dans la revue Nature dévoile la création par des chercheurs européens d’une intelligence artificielle générative qui permettrait une avancée significative dans le domaine médical. Baptisée Delphi-2M, elle détecterait ainsi le risque de développer certaines pathologies, et donc de prédire leur apparition, plus de dix ans avant leur diagnostic.

Cette IA a été construite et conçue sur mesure conjointement par des chercheurs du Laboratoire européen de biologie moléculaire, du Centre allemand de recherche sur le cancer et de l’Université de Copenhague, et a été basée sur les données de deux systèmes de santé diamétralement distincts. D’après ses créateurs, il s’agirait là d’une des démonstrations les plus probantes des applications de l’IA en matière médicale, notamment en ce qui concerne la modélisation du développement de maladies humaines.

Une étude de grande envergure

Ce sont pas moins de 1 000 pathologies, dont le cancer et le diabète, que pourrait détecter Delphi-2M une fois mise à disposition de tous les patients et des professionnels du corps médical. Elle présente néanmoins une fiabilité réduite si la maladie dont il est question comporte un caractère beaucoup plus aléatoire dans son développement, comme une infection ou des troubles en lien avec la santé mentale. L’outil fonctionne notamment sur l’évaluation de la probabilité qu’une personne développe une maladie cardiaque ou respiratoire, un cancer ou encore le diabète.

Une « prédiction » ne signifiera donc pas un développement certain d’une quelconque pathologie, seulement un risque que le patient pourra ainsi prévenir, détaille The Guardian. Formée et testée sur des données concernant plus de 400 000 patients anonymes de l’étude britannique UK Biobank, et 1,9 million de patients du registre national des patients danois, Delphi-2M doit encore subir des batteries de tests avant de pouvoir être utilisée de façon plus large, rapporte l’AFP, citée par TF1. D’après le directeur exécutif par intérim du Laboratoire européen de biologie moléculaire, Ewan Birney, les patients devraient pouvoir bénéficier de cet outil dans les années à venir.