Cet article a été publié pour la première fois le 31 mai 2018

En France, les protestantes ont soutenu de manière décisive la légalisation de la contraception et de l’avortement. « Les femmes protestantes ont été sur-représentées dès la création des mouvements féministes, c’est-à-dire dès la fin du XIXe siècle, rappelle Sylvie Chaperon, historienne. Les protestants font partie de cette frange laïque et progressiste de la société. » Il ne faut pas imaginer pour autant les protestantes – d’ailleurs accompagnées par la Grande Loge féminine de France et quelques francs-maçons hommes – en « pasionarias » de la la lutte féministe.

Contraception et avortement

Le débat sur l’avortement a été précédé d’une montée en puissance progressive des questions autour des droits des femmes. D’abord pour défendre l’accès à la contraception puis pour une éducation globale à la sexualité intégrant les revendications des femmes. Ces revendications sont portées par la Maternité heureuse puis par le Mouvement français pour le planning familial (MFPF), qui lui a succédé, ainsi que par le mouvement Jeunes Femmes, rattaché au protestantisme. Ce mouvement a accompagné l’essor du planning familial. « Le protestantisme, qui a beaucoup évolué sur l’IVG, visait la responsabilité humaine. Nous organisions des études bibliques et à l’aide d’intellectuels, de théologiens, nous réinterprétions les textes dans le sens de l’égalité femmes/hommes, même si nous n’en parlions pas en ces termes », raconte […]