Il y a les innocents, réels ou virtuels, qui ne comprennent pas ce qu’ils font ici. D’autres cherchent à se trouver toutes les excuses possibles pour expliquer leur séjour en prison : Ce n’est pas de ma faute si je suis là. Certains assument ce qu’ils ont fait mais ne voient pas comment ils auraient pu faire autrement : C’est la vie, c’est comme ça. Il y a ceux qui assument et qui sont dévorés par le remords : Je ne pourrai jamais me pardonner. Et puis, il y a toutes les manières intermédiaires de vivre sa détention, toutes les évolutions qui se produisent entre le moment de l’entrée et le temps qui passe. C’est durant ce temps qui passe que nous pouvons les aider à franchir des étapes, à se (re) construire afin qu’ils puissent sortir mieux outillés.
Un certain nombre d’intervenants sont là pour travailler dans ce sens. Il n’est pas rare de voir un nouvel arrivant passer en quelques mois du déni total de son infraction à l’acceptation de sa responsabilité et donc à la possibilité de se reconstruire. Mais où sont les victimes ? Comment peuvent-elles se reconstruire ? Il y a bien des lacunes sur le sujet ! Cependant, il existe un outil qui a déjà fait ses preuves au Canada, aux États-Unis et en Angleterre, et qui se met en place en France, alliant la reconstruction de la victime et de l’agresseur : la justice restaurative.
Après un travail en amont et avec un protocole très encadré, une victime et un agresseur se rencontrent en présence d’un médiateur et de la communauté civile afin de se parler et d’essayer de comprendre l’autre. La démarche est basée sur la notion de respect dans le but de se reconstruire soi-même afin d’aider l’autre à se reconstruire. Le pardon, la demande de pardon et l’empathie sont des éléments indispensables pour que cette démarche puisse amener des résultats positifs. Cet outil n’est pas encore opérationnel à Metz mais le sera fin 2018. Cette démarche intéresse vivement l’aumônerie car elle fait appel à des valeurs que nous retrouvons tout au long des Évangiles. À suivre.