Le film démarre sur un long plan séquence et nous met au cœur de l’entretien de Thierry avec le conseiller de Pôle Emploi.
La caméra est là comme par effraction. Elle pivote d’un personnage à l’autre, cadre de profil et en plan moyen ou rapproché. Parfois elle s’arrête sur Thierry, ses paroles sont fermes mais elles sont celles d’un homme fatigué, au bord de l’exaspération. Les premières minutes sont essentielles. Ce n’est pas une simple fiction, c’est un récit profondément nourri de la réalité, qui va faire appel à notre attention, à notre intelligence, à notre sensibilité.
D’autres plans-séquences suivent, nous ne lâchons pas Thierry, nous faisons connaissance avec lui, être simple, sans grade, sans titre. Il traverse la vie dans un monde sinistré, à la recherche d’une solution à sa précarité grandissante : chez lui, avec sa femme et leur garçon handicapé – dans un café avec ses collègues syndicalistes qui veulent en découdre avec le patron qui les a virés – à la banque où la conseillère essaye de trouver des solutions (bancales) de financement pour lui et sa famille – devant son ordinateur, dans un dialogue via Skype avec un possible recruteur…